Le clap de fin de cette année approche à grands pas et les sujets d’actualité n’ont, pour le moment, pas franchement évolué, à savoir, le Covid et l’inflation (et les politiques monétaires qui en découlent).
Sur le premier point, les retours sur le nouveau variant Omicron semblent plutôt positifs : les vaccins, avec une troisième dose de rappel, permettent de limiter les risques de cas graves et les données en provenance d’Afrique du Sud montrent des admissions à l’hôpital encore sous contrôle avec un nombre de décès limité. Si la létalité ne semble donc pour l’heure pas supérieure à celle des anciens variants, sa plus forte contagiosité paraît en revanche bien réelle. Le risque d’une surcharge des hôpitaux n’est donc pas à exclure, Boris Johnson prédisant même un « raz-de-marée d’Omicron ». Les marchés financiers, comme tout un chacun, ont appris à vivre avec ce nouveau risque et les drawdowns, à chaque nouvelle vague, deviennent de moins en moins importants en lien avec une économie qui a réussi à s’adapter aux contraintes successives.
Du côté de l’inflation, Jerome Powell semble avoir définitivement gagné la bataille de la communication. Les chiffres d’inflation, publiés vendredi pour le mois de novembre à un plus haut de près de 40 ans, n’ont pas ému plus que cela les marchés financiers, plutôt même rassurés de les voir en ligne avec les attentes, contrairement aux derniers mois. Il faut dire que Joe Biden avait préparé les marchés au pire en qualifiant la veille les chiffres de « mauvais » et ne reflétant pas la « réalité actuelle ». Dans le détail, l’inflation « globale » sur un an ressort à 6.8% (contre 6.2% le mois précédent) tandis que l’inflation « core » (hors énergie et alimentation) progresse de 4.9% sur la même période. Les catalyseurs à la hausse restent les mêmes que les précédents mois. L’énergie notamment, dont les prix progressent de 3.5% sur le mois après 4.8% en octobre, ce qui porte la hausse à plus de 33% sur un an. Les seuls prix de l’essence progressent eux de 6.1% sur le mois et de 58.1% sur 1 an ! Si les effets de base sur les éléments les plus volatils (comme l’énergie) devraient être plus favorables à l’avenir, ce qui devrait contribuer à faire baisser l’inflation globale, la hausse des prix dans les services, notamment les loyers, continuera de peser sur le ressenti des ménages américains qui, il ne faut pas l’oublier, ont perdu en pouvoir d’achat en termes réels malgré la hausse des salaires.
La semaine qui s’ouvre s’annonce déterminante puisque pas moins de 20 banques centrales tiendront leur réunion de politique monétaire dont la Fed, la BoE et la BCE. Après avoir géré la hausse de « l’inflation temporaire qui dure », Jerome Powell s’attaque désormais à l’accélération du tapering afin de se donner plus de marge de manœuvre en 2022 pour remonter les taux directeurs.
Les marchés y sont déjà bien préparés, ce qui n’empêche pas les taux longs de rester anormalement bas ...
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