Attendue par les marchés financiers, l’intervention de Jerome Powell devant l’Economic Club de New York aura laissé les investisseurs sur leur faim. Pour ceux qui attendaient un peu de visibilité, c’est une nouvelle fois
raté ! Le président de la Fed s’est, en effet, borné à répéter les arguments contradictoires des « hawkish » et des « dovish », sans donner de direction claire. Il a néanmoins conclu que la banque centrale américaine agirait avec précaution, ce qui sous-tend donc, selon nous, qu’elle fera une pause lors de sa prochaine réunion de politique monétaire la semaine prochaine.
Côté hawkish, les éléments sont connus : l’inflation reste encore trop élevée malgré la baisse récente, notamment celle observée cet été, et la résilience de l’économie américaine maintient un risque haussier sur l’évolution des prix. Les données macroéconomiques publiées la semaine passée vont plutôt en ce sens. Les ventes au détail ont en effet largement surpris à la hausse, tout comme la production industrielle. Coté dovish, outre les arguments usuels sur la baisse des tensions, notamment salariales, sur le marché de l’emploi et sur le risque que la politique monétaire actuellement restrictive pèse sur la croissance, Jerome Powell a mis en avant la montée du risque géopolitique et la récente envolée des taux d’intérêt. Sur ce dernier point, il reprend les récentes déclarations de certains membres du FOMC pour qui la hausse récente des taux longs américains (le 10 ans américain a notamment cassé les 5% ce matin, une première en 16 ans) agit négativement sur les conditions financières et contribue donc au travail de la Fed. Jerome Powell a, en effet, souligné que ces
« changements persistants des conditions financières peuvent avoir des implications sur le rythme de la politique monétaire ». Les récentes tensions sur le marché obligataire américain étant davantage dues au creusement du déficit américain qu’à un réel dérapage des anticipations d’inflation, on pourrait presque en conclure que Joe Biden fait le travail de la Fed ou qu’il se tire une balle dans le pied…
La remontée des taux longs (et des taux réels), couplée à l’augmentation du risque géopolitique, a entraîné une nouvelle semaine baissière sur les actifs risqués. Alors que la saison des résultats pour le troisième trimestre va bientôt battre son plein, il y a peu à parier qu’elle permette un rebond des marchés actions car la microéconomie passe actuellement au second plan. Si les résultats trimestriels devaient montrer de vrais signaux de faiblesse, cela pourrait en revanche pousser certains acteurs de marché à capituler.
La donne est en revanche différente sur le marché obligataire. Entre la hausse des taux et l’écartement des marges de crédit, le marché euro des obligations les mieux notées offre quasiment du 5% en moyenne contre un peu moins de 9% pour le haut rendement, même si une forte sélectivité est nécessaire sur ce dernier segment. C’est une opportunité historique, d’autant que le risque haussier sur les taux est dorénavant assez limité avec la fin du resserrement monétaire. Un bon moyen pour la saisir ? Notre fonds à échéance Rendement Sélection 2027 qui fait la part belle aux obligations Investment Grade.
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