Semaine noire pour les marchés financiers, qui ont vécu leur pire semaine depuis 2008, passant d’un excès d’optimisme (ou de complaisance) à un excès de pessimisme en un claquement de doigts. L’emballement des marchés s’explique avant tout par l’incertitude que génère la propagation du virus et l’incapacité des agents économiques à en tirer un scénario économique tant il est impossible de prévoir la rapidité de diffusion du virus à l’échelle mondiale et l’efficacité des mesures prises par les gouvernements. L’épidémie atteint maintenant près de 90 000 cas confirmés pour un peu plus de 3000 décès et 50% de guérisons (l’université de John Hopkins compile l’ensemble des données publiées par pays https://gisanddata.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/bda7594740fd40299423467b48e9ecf6 ).
En Chine, le nombre de cas semble continuer de ralentir (9 provinces sur 31 ont d’ailleurs abaissé leur niveau d’urgence depuis le 24 février) avec une réouverture très progressive des usines. La publication (ce week-end et ce matin) des indicateurs d’activité pour le pays montre néanmoins l’ampleur de la chute, bien plus marquée qu’attendue. L’indice composite officiel est ainsi ressorti en très forte baisse à 28.9 (contre 53 le mois précédent). La poursuite de la propagation du virus hors de Chine focalise désormais l’attention avec des foyers grandissants en Corée du Sud (4335 cas), en Italie (1694 cas) et en Iran (978 cas). Alors que de plus en plus de pays voient l’apparition du virus sur leur territoire, la réponse des gouvernements pour en limiter l’ampleur sera scrutée de près. Car même si des mesures de confinement sont à prévoir, il sera difficile pour nos économies développées d’imposer des dispositifs aussi drastiques que ceux mis en place par le gouvernement chinois. Face aux risques accrus de déraillement de la croissance, les banques centrales sont une nouvelle fois attendues à la rescousse. Vendredi soir, le Fed s’est dite prête à utiliser ses outils et à agir pour soutenir l’économie, alimentant le scénario d’une baisse des taux pour sa prochaine réunion de mi-mars. La BoJ n’a pas attendu aussi longtemps. Après avoir publié un communiqué en ce sens, elle est intervenue ce matin en achetant pour 100 milliards de yen (840 millions d’euros) d’ETF. Cette action combinée des banques centrales interviendra en complément d’une relance budgétaire de plus en plus probable. La commission européenne pourrait en effet assouplir temporairement les règles budgétaires au sein de la zone afin de soutenir l’économie des pays membres. Toutes les autres actualités passant au second plan, notons néanmoins la victoire de Joe Biden en Caroline du Sud et l’abandon de Pete Buttigieg (candidat centriste dont les voix devraient se reporter sur Joe Biden) à quelques heures du « Super Tuesday », qui compte pour un tiers des délégués élus et dont les résultats pourraient contribuer à la volatilité ambiante en cas de victoire de Bernie Sanders. Au jour de Sainte-Colette, commence à chanter l'alouette…
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