L’année 2022 va-t-elle finir sur un regain d’optimisme et mettre fin au long chemin de croix que vivent les investisseurs depuis maintenant plusieurs mois ? Pour la première fois depuis bien longtemps, les marchés financiers ont pu surfer sur plusieurs bonnes nouvelles pour accélérer leur progression entamée depuis maintenant la mi-octobre.
La principale bonne nouvelle est naturellement venue de la publication des chiffres d’inflation américains pour le mois d’octobre qui ont surpris positivement à la baisse, ce qui n’était quasiment pas arrivé cette année. Dans le détail, l’inflation globale ressort en hausse de 0.4% sur le mois, en ligne avec le mois précédent, ce qui porte la hausse en rythme annualisé à 7.7% (contre 8.2% en septembre) et ramène ainsi l’inflation sous les 8% pour la première fois depuis février. Le ralentissement sur l’inflation core (hors énergie et alimentation) est, en revanche, plus marqué avec une hausse mensuelle de 0.3% (contre 0.6% en septembre et 0.5% attendue par le consensus), soit une hausse de 6.3% en rythme annualisé. S’il convient de noter qu’une partie de la baisse est attribuable à un changement de méthodologie dans le calcul des prix de l’assurance santé, les données restent néanmoins encourageantes. En effet, la baisse des prix est quasi généralisée. Les prix des biens ont ainsi une contribution négative sur le mois en lien, d’une part, avec la diminution des contraintes sur l’offre (prix du fret, chaînes d’approvisionnement,…) et, d’autre part, avec la baisse de la demande. Le prix des services (hors loyers) ne progresse pas sur le mois, une première depuis décembre 2021, tandis que l’inflation dans l’alimentation continue de baisser. Finalement, seuls les loyers continuent de progresser de façon significative et contribuent pour près de 60% à l’inflation core. Cependant, comme nous l’avions déjà mentionné, cet indicateur évolue avec un fort décalage par rapport au marché immobilier et des données « en temps réel » suggèrent déjà une baisse qui devrait se matérialiser dans l’indice CPI sur le premier trimestre 2023.
Si cette publication est indéniablement un « soulagement bienvenu », pour reprendre l’expression de Lorie K. Logan, Présidente de la Fed de Dallas, elle ne devrait pas remettre en cause, à court terme, le resserrement de la Fed. Plusieurs membres du FOMC ont d’ailleurs essayé de tempérer l’euphorie des marchés (à l’instar de Christopher Waller ce dimanche), arguant que le chemin à parcourir était encore long pour ramener l’inflation vers la cible des 2%. Verre à moitié plein ou pas, cette publication confirme néanmoins que le pic d’inflation est derrière nous et que nous sommes entrés dans une phase de normalisation dont la durée reste encore à définir.
Parmi les autres catalyseurs positifs, nous pouvons également noter la confirmation du timide assouplissement de la stratégie « zéro-covid » en Chine, même si l’explosion de nouveaux cas de Covid-19 devrait rapidement mettre à rude épreuve ce changement de cap. La Chine a, par ailleurs, renoué le dialogue avec les Etats-Unis en marge du G20. Bear market rally ou réelle inversion de tendance, la performance des marchés la semaine dernière reste un cadeau de Noël avant l’heure. Gardons aussi à l’esprit que si l’inflation semble bien orientée aux Etats-Unis, Mme Lagarde en cherche encore la provenance en Europe…
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