Peu importe le variant, que ce soit Delta ou Omicron, l’inflation et le resserrement monétaire à venir, les marchés financiers sont restés (et restent) résolument optimistes au point de terminer l’année 2021 quasiment sur leur plus haut historique.
Du côté du front sanitaire, il est maintenant presque acquis que le nouveau variant Omicron, bien que beaucoup plus contagieux, est moins mortel que ses prédécesseurs et que les vaccins restent par ailleurs efficaces pour protéger des formes les plus graves. Si le principal risque reste une saturation des hôpitaux, l’exemple anglais tend plutôt à montrer une certaine résilience du système hospitalier face à Omicron. Par ailleurs, le nouveau tour de vis mis en place dans plusieurs pays (passeport vaccinal en France, obligation pure et simple de vaccination dans certains pays et/ou pour certaines catégories de population comme à New York pour les salariés du privé après l’avoir déjà imposé pour les agents de la ville) devrait aider à contenir la propagation du virus. Si la nouvelle vague de contaminations en cours devrait une nouvelle fois impacter négativement la croissance, les investisseurs semblent en faire totalement fi en se projetant sur une sortie de crise en 2022 avec un rattrapage de la croissance perdue. Cependant, s’il est évident que les impacts des nouvelles vagues successives sur l’économie sont de mieux en mieux absorbés, il ne faut pas négliger les impacts que cela induit sur les problématiques de main-d’œuvre, de chaînes d’approvisionnement et donc d’inflation qui seront une nouvelle fois prolongées.
L’inflation, et les politiques monétaires restrictives qui en découlent, resteront donc au cœur de l’actualité de cette nouvelle année. En effet, malgré la nouvelle vague de contamination en cours, les banques centrales des principaux pays développés ont acté le resserrement des conditions monétaires pour l’année à venir avec, comme souvent, un rythme beaucoup plus important à attendre de la part de la Fed que de son homologue européenne. Jusqu’à présent, les marchés sont restés plutôt sereins face à cette perspective. Il faut dire que Jerome Powell et Christine Lagarde ont pour l’heure été assez habiles dans leur communication afin d’éviter toute remontée brutale. Cependant, si nous ne sommes pas des chantres de la remontée massive des taux (cf. la constance de notre position exprimée depuis des années sur le sujet), leurs niveaux actuels nous interpellent néanmoins, ne serait-ce qu’au regard du niveau de croissance et d’inflation. Inflation dont le caractère temporaire ne pourra que durer tant que nous ne serons pas définitivement sortis de la crise sanitaire.
Si l’on a coutume de dire que « les taux ne mentent jamais », on peut alors légitimement se demander pourquoi ils restent encore sous leur niveau pré-crise, et ce, malgré leur récente remontée. Si l’épée de Damoclès du Covid-19 participe à ce plafond de verre, le marché semble continuer de penser que les banques centrales arriveront à juguler l’inflation pour la faire revenir vers le niveau cible des 2%. Les actifs risqués, même obligataires, ont plutôt bien navigué dans ce contexte en 2021 (cf. graphique de la semaine), gageons qu’il en sera de même pour cette nouvelle année.
Nous en profitons pour vous adresser, à nouveau, nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
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