La Chine a enfin répondu aux attentes des investisseurs en annonçant un plan de relance bien plus ambitieux que les précédents. Il y avait urgence alors que les principaux indicateurs macroéconomiques dressent toujours un tableau dégradé de l’activité et font fortement douter de la capacité de Pékin à respecter ses objectifs (croissance annuelle du PIB supérieure à 5%). Les autorités chinoises ont ainsi avancé leur réunion du Politburo consacrée à l’économie (traditionnellement organisée en avril, juillet ou décembre) pour annoncer une série de mesures. Sur le plan monétaire, on notera la baisse du taux des réserves obligatoires des banques de 50 pb. Cette mesure permettra de libérer des liquidités (142,5 Mds$ ) et pour les banques, de prêter davantage. Par ailleurs, plusieurs autres taux d’intérêt ont été réduits pour faciliter l'attribution de prêts bancaires. Des mesures spécifiques pour le secteur immobilier vont également être déployées avec notamment le taux d'intérêt des emprunts existants qui sera revu à la baisse de 0,5 point, atténuant ainsi nettement la charge de la dette pour les ménages chinois. Mais ce n’est pas tout puisque Pékin a fait le choix de recourir à l’endettement pour financer des mesures de relance budgétaire. La Chine devrait donc émettre 284 Mds$ d’obligations souveraines dont la moitié sera destinée à soutenir la consommation (dont une prime aux ménages les plus modestes ayant deux enfants ou plus) et l’autre moitié aux collectivités locales. Cette fois le gouvernement a donc frappé fort, un plan de relance d’une telle ampleur n’avait pas été mis en place depuis la pandémie du Covid ! Sans surprise, ces annonces ont été très bien accueillies par les investisseurs et les marchés chinois se sont enflammés au cours des derniers jours.
Mais ces mesures sont également positives pour le reste du monde et surtout la zone euro dont les exportations restent liées à la bonne santé de l’économie chinoise. On notera d’ailleurs que la désinflation se poursuit à un rythme rapide en zone euro, ce qui devrait soutenir le pouvoir d’achat des ménages et baisser les coûts de production des entreprises. Les données d’inflation pour septembre publiées vendredi, en France et en Espagne ont en effet confirmé le ralentissement de l’inflation. Même constat aux Etats-Unis : l'inflation totale PCE sort à 2,2% en glissement annuel en août, soit le plus bas niveau depuis février 2021.
Sur le plan politique, la France reste un point d’attention pour les investisseurs; le taux d'emprunt du pays à 10 ans a même dépassé celui de l'Espagne jeudi, une première depuis 2007 ! En cause, les incertitudes quant au gouvernement Barnier et les craintes sur la croissance alors que la dégradation additionnelle des finances publiques laisse craindre un tour de vis budgétaire.
Enfin, mentionnons l’escalade du conflit au Moyen-Orient. L’élimination par Israël de plusieurs dirigeants du Hezbollah sur le sol libanais ravive les tensions D’autant plus que l’Iran a indiqué qu’il ne laisserait pas son allié seul, ce qui pourrait entraîner un élargissement du conflit. Si, à ce stade, l’impact sur les marchés financiers est contenu, il convient de rester prudent : le risque géopolitique reste soutenu.
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