La pression était devenue trop forte pour Joe Biden. Alors que son débat télévisé catastrophique contre Donald Trump en juin avait déjà laissé poindre des doutes sur sa capacité à briguer un nouveau mandat, le contraste saisissant des derniers jours entre un Donald Trump combatif après sa tentative d’assassinat et un Président en quarantaine pour cause de Covid-19 a eu raison du candidat démocrate. Après des appels de plus en plus pressants, notamment de la part de grands donateurs du parti, Joe Biden a donc décidé de retirer sa candidature dans la course à la présidentielle, plongeant ainsi son camp dans l’incertitude alors qu’il devait être officiellement investi lors du congrès du parti prévu cette semaine. L’actuelle vice-présidente Kamala Harris s’est rapidement imposée pour prendre le relais et, en l’absence d’alternative, devrait voir sa candidature validée par la convention démocrate. Si les sondages restent, pour l’heure, toujours aussi favorables à Donald Trump (cf. graphique de la semaine), ce retournement de situation pourrait permettre aux Démocrates de retrouver un peu d’élan. Une chose est sûre néanmoins, le candidat républicain sera obligé de changer de disque alors que son principal angle d’attaque jusqu’à présent se portait essentiellement sur l’âge et la capacité physique et mentale de Joe Biden.
Du côté de l’actualité macroéconomique, la semaine a été plutôt calme, la réunion de politique monétaire de la BCE passant même presque inaperçue. Il faut dire que l’institution européenne reste extrêmement prudente dans son approche et se garde bien de toute « forward guidance ». Les taux directeurs ont donc été laissés, sans surprise, inchangés et Christine Lagarde a rappelé que rien n’était acquis pour la réunion de septembre, la BCE restant « data dependent ». Les gouverneurs semblent cependant de plus en plus confiants dans le retour de l’indice des prix vers sa cible de 2%, et ce, d’autant plus que les pressions salariales (un des seuls points d’attention en zone euro) conduisent davantage les entreprises à réduire leurs marges plutôt qu’à augmenter de nouveau leurs prix dans la mesure où la demande domestique reste encore modeste. Nous noterons néanmoins que Christine Lagarde, dans son discours, considère la politique monétaire comme étant toujours restrictive et que celle-ci pèse sur les conditions de crédit, notamment des entreprises. Par ailleurs, les hausses de taux passées continueraient de se diffuser à l’économie et la baisse de juin n’aurait quasiment pas eu d’impact sur l’amélioration des conditions financières. La BCE s’est donc donnée du temps en laissant passer l’été. Elle devrait cependant, selon nous, reprendre son assouplissement monétaire lors de la réunion de septembre.
En attendant une semaine à venir plus chargée du côté des données macroéconomiques (indicateurs d’activité en zone euro, inflation PCE US, …), les marchés financiers se concentrent sur la publication des résultats qui bat son plein et qui pourrait réserver son lot de volatilité alors que plusieurs blue chips doivent encore publier (LVMH, Alphabet, Tesla, …).
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