Fin de trimestre morose pour les marchés financiers. Le mois de septembre est statistiquement un mois de sous-performance et le millésime 2021 n’aura pas dérogé à la règle. Les marchés actions y ont signé leur plus mauvaise performance mensuelle depuis le début de l’année, enregistrant même, la semaine dernière, l’une des pires séances de 2021. Passée l’euphorie du premier semestre alimentée par un boom économique sans précédent, la confiance des investisseurs semble petit à petit s’effriter sur fond de ralentissement de la croissance, de risque de dérapage inflationniste et de bruits parasites (Evergrande, shutdown aux Etats-Unis, ...) alors que les soutiens monétaire et budgétaire vont aller en s’amenuisant.
Aux Etats-Unis, après des semaines de négociations, le Congrès américain a finalement approuvé le prolongement de la loi en vigueur sur le budget des finances publiques, et ce, jusqu’au 3 décembre, évitant ainsi de peu le shutdown de l’administration, au moins jusqu’à cette date. Les débats ne sont pas pour autant terminés puisque les parlementaires vont maintenant devoir se mettre d’accord sur le relèvement du plafond de la dette, afin d’éviter un défaut technique des Etats-Unis le 18 octobre, et sur les deux plans de relance voulus par Joe Biden (sur les infrastructures et le volet social). Problème, en plus des habituelles querelles bipartisanes, le président américain doit également jongler avec l’aile gauche de son parti qui conditionne son soutien à la validation d’un ambitieux plan de réformes sociales, que les modérés du clan démocrate peinent à soutenir. Ces blocages politiques ont relégué au second plan l’actualité macroéconomique avec des indicateurs en demi-teinte. Les indices de confiance du consommateur américain ressortent encore sur des niveaux assez bas (Conference Board Consumer Confidence au plus bas depuis février et indice de confiance de l'Université du Michigan qui a du mal à rebondir franchement) toujours impactés par les développements de la crise sanitaire outre-Atlantique (même s’il y a des améliorations notables et si la probabilité de l’arrivée d’un traitement contre la Covid-19 semble croître, notamment avec les essais cliniques prometteurs menés par Merck) et par la hausse de l’inflation. Sur ce dernier point, les chiffres pour le mois d’août font état d’une légère hausse sur un an par rapport au mois de juillet (4,3% contre 4,2%). L’inflation core est en revanche restée stable pour le troisième mois d’affilée à 3,6%. Si le pic d’inflation semble donc bien passé, elle pourrait en revanche rester à des niveaux élevés beaucoup plus longtemps qu’escompté, comme l’a admis Jerome Powell lors du forum de la BCE à Sintra mettant en avant les contraintes qui perdurent sur l’offre. La publication vendredi prochain des chiffres de l’emploi US devrait permettre de confirmer les intentions de la Fed.
Les craintes inflationnistes reviennent donc sur le devant de la scène en cette rentrée et contribuent à la hausse des taux depuis la dernière réunion de la Fed. Si les actions « Growth » ont été les premières pénalisées par ce mouvement, les profit warnings d’entreprises dans des secteurs plus cycliques, dus notamment à la hausse des coûts, nous confortent dans notre positionnement neutre sur les marchés actions.
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