Alors que le mois de janvier est généralement l’occasion de repartir d’une feuille blanche et de se projeter sur de nouvelles perspectives, ce début d’année, a minima pour le premier trimestre, devrait rester dans le prolongement de 2020 avec le dénouement des principaux sujets ayant marqué cette dernière année en tout point exceptionnelle.
Tout d’abord, et cela en est presque une lapalissade (malheureusement), 2021 continuera à être marquée par le risque sanitaire et les effets des politiques vaccinales et/ou curatives de lutte contre la pandémie de Covid-19. Devant la résurgence de l’épidémie, de nombreux pays durcissent, à nouveau, les mesures de restrictions. Si les espoirs reposent essentiellement sur le déploiement du ou des vaccins qui, en fonction des pays, se révèle plus ou moins rapide, l’activité au premier semestre 2021 devrait rester, comme sur le dernier trimestre de 2020, encore durablement impactée, avant une normalisation une fois l’épidémie définitivement sous contrôle. D’ailleurs, les indicateurs d’activité chinois pour le mois de décembre (officiels et de Caixin) ont marqué le pas et sont sortis sous les attentes, même s’ils restent encore largement en territoire d’expansion.
Aux Etats-Unis, la page Trump n’est pas encore définitivement tournée. Outre ses nouvelles frasques, où le futur ex-Président demande peu ou prou au secrétaire d’Etat de la Géorgie de lui « trouver des voix » pour remporter cet Etat qu’il estime avoir injustement perdu, se joue demain, dans ce même Etat, l’épilogue de l’élection américaine avec l’attribution des 2 derniers sièges pour le Sénat. Les sondages sont de plus en plus serrés, sans doutes influencés par les dernières gesticulations de Donald Trump (qui, par ailleurs, a vu, vendredi 1er janvier, pour la première fois son veto rejeté par le Congrès, malgré un Sénat à majorité républicaine, sur le sujet du budget américain de la défense); or, un basculement de la Chambre haute du Congrès côté démocrate donnerait les pleins pouvoirs au camp de Joe Biden pour mener à bien son programme. Ce serait indéniablement un « game changer » pour la lecture et les prévisions des années à venir avec plus d’impôts pour les entreprises à prévoir mais, en contrepartie, des plans de relance beaucoup plus importants. Sur ce dernier point, malgré l’accord bipartisan sur un nouveau plan de relance de 900 milliards de dollars, les Républicains freinent encore des quatre fers pour limiter le dérapage budgétaire. Ainsi, Mitch McConnell, le chef de file de la majorité républicaine au Sénat, a repoussé le vote sur l’augmentation du montant de l’aide versée aux ménages de 600$ à 2 000$ en dépit des demandes du Président actuel et de l’accord de la Chambre des représentants (à majorité Démocrate). Le vote de demain s’annonce donc crucial !
Ces éléments ont relégué au second plan la sortie par la petite porte du Royaume-Uni de l’Union Européenne. S’il est encore difficile à ce stade de se faire une idée précise de l’impact sur les échanges entre les deux zones, il ne faut pas oublier que certains sujets, comme les services financiers, ne font pas partie de l’accord et doivent encore être négociés. Un postlude après une saga de plus de quatre ans ? Une chose est sûre, le Parti Communiste Chinois aura au moins réintroduit un peu de « normalité » dans une année « anormale » en démontrant sa constance dans le traitement des présumés opposants avec le sort réservé, en l’espace de quelques semaines, au géant Alibaba et à son dirigeant Jack Ma (suspension de l’IPO prévue en novembre pour Ant Group et ouverture, fin décembre, d’une enquête sur des « pratiques monopolistiques »).