Le verre à moitié à plein - Une fois le bilan de 2019 passé, il est temps de se pencher sur les perspectives pour cette nouvelle année, et la tâche s’annonce un peu plus ardue. Qu’attendre d’un marché qui a terminé sur des niveaux records ? Nombre d’investisseurs rechignent en effet à investir sur ces niveaux de valorisation. Pourtant, l’atténuation des incertitudes politiques (guerre commerciale, Brexit) et le renforcement de politiques monétaires accommodantes au niveau mondial ont fait naître le scénario d’une reprise cyclique pour 2020 comme en témoigne la remontée des taux longs sur la fin d’année 2019 et la stabilisation des indicateurs d’activités.
Cependant, malgré l’accord annoncé de « phase 1 », le retour de la confiance des agents économiques ne se fera pas en un claquement de doigts et mettra du temps à se répercuter dans les chiffres comme le montre la publication en baisse des indices PMI Caixin pour le mois de décembre en Chine (après un pic en novembre). Ils confirment néanmoins les PMI « officiels » du 31 décembre et envoient le signal d’une activité toujours en territoire d’expansion. Le gouvernement chinois a d’ailleurs annoncé ce week-end de nouvelles mesures, à son plan de soutien entamé en mars 2019, pour renforcer son secteur manufacturier. La banque centrale chinoise a, elle aussi, décidé de bien commencer l’année en annonçant une baisse du taux de réserves obligatoires des institutions financières de 50 points de base supplémentaires soit l’équivalent d’une injection de liquidités de 800 milliards de yuans (environ 115 milliards de dollars). Avec le réchauffement des relations commerciales sino-américaines, l’objectif de croissance de 6% en 2020 du président Xi Jinping pourrait être atteint plus facilement.
Aux Etats-Unis, l’indicateur ISM manufacturier a également déçu en poursuivant son recul et en sortant largement sous les attentes (47.2 vs 48.1 le mois précédent et 49 attendus). Au-delà d’un accord encore trop frais, il met en exergue des difficultés continues sur les secteurs aéronautiques et pétroliers. La Fed, bien que toujours confiante dans l’économie américaine a, dans ses dernières minutes, pris acte de ces difficultés sur le secteur manufacturier et devrait donc maintenir son statu quo sur les taux pendant « un certain temps ».
Le verre à moitié à vide - Même si le scénario d’une reprise cyclique venait à se confirmer, il resterait, selon nous, limité par le nombre d’incertitudes encore présentes : difficulté à trouver un accord de « phase 2 » sur les droits de douane déjà existants, négociation des nouvelles relations économiques entre l’Europe et le Royaume-Uni, menace américaine sur le commerce avec l’Union Européenne, élection présidentielle aux Etats-Unis, … Sur ce dernier point, Donald Trump mettra tout en œuvre pour remobiliser son électorat, de manière toujours aussi instable. Sitôt enterré (du moins facialement) le conflit commercial avec la Chine pour en limiter les dégâts sur l’économie américaine, le président américain, en décidant de cibler l’une des plus hautes personnalités iraniennes, a ranimé la crise au Proche-Orient et remis le risque géopolitique sur la table pour cette nouvelle année.