A l’approche des élections américaines, Donald Trump fait feu de tout bois et accentue sa posture guerrière, quitte à plonger un peu plus son pays dans le flou. Après un rétablissement record, où il n’a fait qu’une bouchée du « virus chinois », le président américain est reparti en campagne et a décidé, de façon unilatérale, de mettre fin aux négociations sur le plan de relance budgétaire entre Républicains et Démocrates alors que les derniers avancements semblaient plutôt positifs. Cependant, le mouvement d’inquiétude sur les marchés a été de courte durée. Car si un nouveau plan de relance reste primordial pour préserver la croissance américaine, comme l’a une nouvelle fois rappelé la Fed, les solutions palliatives existent. Comble de l’ironie, c’est Donald Trump qui les a lui-même évoquées, comme pour immédiatement tempérer ses propos. Le président se tient, par exemple, prêt à valider des mesures d’aide ciblées de 1 200$ aux ménages américains si un tel texte arrivait sur son bureau. Il a, par ailleurs, exhorté les représentants de la Chambre à approuver « immédiatement » une aide de 25 milliards de dollars pour les compagnies aériennes et 135 milliards de dollars pour les petites entreprises. L’une des solutions de financement, pour contourner les blocages, serait par exemple de rediriger les 130 milliards de dollars non encore utilisés du précédent plan de soutien Paycheck Protection Program, mais il est difficile d’imaginer les Démocrates accéder à cette requête. Preuve que le blocage politique demeure, la Maison Blanche a finalement proposé, dans une énième volte-face en fin de semaine, de porter le plan de relance budgétaire à 1 800 milliards de dollars (contre 1 600 milliards précédemment), ce qui a immédiatement été rejeté par les deux camps. Pas assez pour les uns, beaucoup trop pour les autres… Ces atermoiements n’ont donc pas plus que cela agité les marchés, conscients qu’une solution sera, in fine, trouvée. Par ailleurs, la probabilité grandissante d’une vague bleue aux élections, initialement synonyme de stress car négative pour les impôts des entreprises, permet de valider le scénario d’une plus large relance budgétaire. Le prochain Président disposera en tout cas d’une politique monétaire durablement accommodante pour mener à bien son plan de relance comme l’ont rappelé les Minutes du FOMC. Le compte rendu de la réunion du 15 et 16 septembre confirme en effet, à un large consensus, le maintien de taux durablement bas mais rappelle, une nouvelle fois, la nécessité d’une solution budgétaire validée par le Congrès devant le risque de dégradation de la conjoncture économique.
Enfin, alors que la situation sanitaire continue de se dégrader en Europe, la publication de l’indice PMI Caixin des services en septembre confirme le retour quasiment à la normale de l’économie chinoise. La « Golden Week » (une des deux semaines de congés payés octroyées par le gouvernement du 1er au 8 octobre) a par exemple vu 425 millions de chinois partir en vacances, en baisse de (seulement ?) 20% par rapport à 2019.