Nos Rendez-Vous du Lundi

L'Europe en quête de Gaz

Rédigé par Romane Ballin | 6 janv. 2025 17:05:36

Si 2025 s'annonçait déjà riche en incertitudes, il faut désormais y ajouter les préoccupations liées à la situation énergétique en Europe. Pour réduire les revenus financiers de Moscou, Kiev a, en effet, décidé de couper définitivement le transit de gaz russe via son territoire. L’accord bilatéral de transit entre les deux pays a ainsi expiré le 1er janvier sans être renouvelé. Les instances européennes ont tenu à minimiser l’impact de cet arrêt, rappelant que les approvisionnements en gaz ont été largement diversifiés. La part de la Russie dans les importations de gaz de l’Union européenne est ainsi passée de 40 % en 2021 à environ 20 % au troisième trimestre 2024, et seulement 5 % des importations européennes dépendaient encore de ce canal spécifique. Cependant, une saison hivernale particulièrement froide, combinée à divers problèmes de production énergétique – notamment la faiblesse de la production éolienne en Allemagne – soulève des questions sur le niveau des stocks alors que ceux-ci sont déjà historiquement bas. Sans surprise, les cours du gaz ont donc grimpé, en ce début d’année, à près de 50 €/MWh, un plus haut depuis octobre 2023 mais encore loin du pic de 350 €/MWh atteint à l’été 2022. Bien qu’à ce stade, la probabilité d’une nouvelle crise énergétique reste faible, gardons à l’esprit que cette situation risque de peser sur le processus de désinflation.

En Asie, la Chine a débuté l'année sur une note négative : l'indice CSI 300 a chuté de 2,9 %, son pire démarrage depuis 2016, reflétant les incertitudes économiques et les tensions commerciales imminentes. Bien que le secteur des services ait montré des signes d'amélioration en fin d'année, l’activité manufacturière reste fragile (indice à 50,5 en décembre, en deçà des attentes). La faiblesse des exportations, accentuée par l'annonce de nouvelles hausses de droits de douane par Donald Trump, complique la situation. Face à ces défis, un nouveau relais de croissance est devenu crucial, et le gouvernement l'a bien compris. De nombreuses mesures de soutien ont ainsi été mises en place pour dynamiser la demande intérieure et en particulier la consommation. A titre d’exemple, le salaire des fonctionnaires a été revu à la hausse et les chinois bénéficieront désormais de deux jours fériés supplémentaires pour encourager le tourisme. Reste à savoir si ces mesures seront suffisantes pour relancer l’économie ; il n’est d’ailleurs pas certain que le 5% de croissance du PIB en 2024 soit respecté. Si lors de son discours du Nouvel An, le président chinois Xi Jinping a lui réitéré sa confiance dans l'objectif officiel, le FMI est moins optimiste et table sur 4,8% en 2024 avec une baisse  anticipée à 4,5 % en 2025. Au vu du contexte, nous abaissons d’ailleurs notre recommandation sur la zone de Positif à Neutre.

Enfin, l’attention était portée en ce début d’année sur l’élection du président de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, qui a finalement permis au candidat sortant Mike Johnson de conserver son poste. La situation était loin d'être acquise : D. Trump a dû intervenir directement pour persuader certains élus récalcitrants, et la victoire n'a été obtenue qu'avec une étroite majorité de 5 voix. Un aperçu des difficultés que le futur président aura à faire passer son programme au Congrès ? La réponse d’ici peu…

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