Les inquiétudes grandissent depuis ce week-end sur la propagation du coronavirus. Si les données, plus ou moins manipulées, provenant de Chine laissent toujours à penser à un certain ralentissement de la propagation du virus, l’apparition de nouveaux foyers hors de Chine ainsi que les doutes sur la période d’incubation du virus font craindre un impact plus prononcé sur l’économie mondiale. En Corée du Sud, plus de 750 cas ont été confirmés, obligeant les géants Samsung et LG à prendre des précautions en fermant certains sites de production. En Iran, les autorités ont annoncé 43 cas pour 8 décès, soit un taux de mortalité bien au-dessus de ceux observés en Chine, ce qui suggère que le nombre de cas est en réalité beaucoup plus important. Enfin, car on est généralement plus enclin à s’alarmer de ce qui se passe près de chez soi, c’est le cas italien qui préoccupe peut-être le plus. Les deux régions les plus riches d’Italie sont à l’origine de la propagation du virus avec plus de 150 cas, obligeant les autorités à confiner plus de 50 mille personnes.
Du coté des bonnes surprises, l’activité en zone euro s’est accélérée plus qu’attendu en février. Même si cette publication n’intègre encore que partiellement l’impact du coronavirus, Markit souligne que « l’économie de la zone euro a réussi à reprendre de l’élan […] malgré le fait que beaucoup d’entreprises ont été perturbées. » Dans le détail, l’indice composite est ressorti en hausse à 51.6 contre 51.3 en janvier et 51 attendu ! L’indicateur manufacturier reste toujours en phase de contraction mais remonte à 49.1 (contre 47.9 en janvier), au plus haut depuis 1 an quand l’indice des nouvelles commandes est quant à lui ressorti au plus haut depuis 7 mois. Ces chiffres viennent contrebalancer des données américaines en demi-teinte, où des PMI sous les attentes ont favorisé l’aversion au risque. L’indice composite est notamment passé en phase de contraction (46.6 en février contre 53.3 en janvier) mettant un coup d’arrêt aux bonnes publications macroéconomiques outre-Atlantique.
Dans ce contexte, les banques centrales seront encore et toujours en soutien, peut-être bientôt aidées par les Etats. Le scénario d’une relance budgétaire en Europe reprend ainsi un peu corps, alors que depuis des années les pays de la zone euro s'en tiennent à plaider pour une politique budgétaire "globalement neutre" dans leurs recommandations, notamment à cause du veto de l’Allemagne et en dépit des appels lancés par la BCE. Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis pour discuter d’une politique budgétaire plus favorable à la croissance en cas de dégradation de la conjoncture. Bien que non contraignant pour les pays, ce changement de formulation révèle néanmoins une inflexion positive pour le soutien de la croissance à venir en zone euro.
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